La
forêt de Grésigne, entre les vallées de l'Aveyron,
de la Vère et du Cérou, est ceinturée au nord par les
plateaux calcaires et au sud-est par le causse de Cordes .
Elle est longée par le sentier de grande randonnée GR 46.
La prépondérances des chênes (60 % du peuplement en chêne
rouvre,15 % en chêne pédonculé) fait de la Grésigne
la plus vaste chênaie du midi de la France.
elle a été exploitée par les seigneurs et les communautés
paysannes.Colbert
en tire les mâts de chêne pour la marine royale,
les verriers alimentent leurs fours pour en tirer un verre fin et bleuté,
les charbonniers en tirent le charbon de bois, les riverains s'en servent
de combustible.
Albi
Dès
le début de la chrétienté, Albi devient un évêché,
le premier évêque est Saint-Clair, son diocèse a les mêmes
limites que la « Civitas Albigensium ».
Suivra une période d’insécurité qui justifie la
construction d’une enceinte fortifiée alors que la cité
médiévale occupe un espace plus réduit que la cité
gallo-romaine.
Durant cette période du Moyen Age, le pouvoir féodal s’accroît
avec les puissants et influents vicomtes de Trencavel qui possèdent
également les vicomtés de Béziers et Carcassonne.
Au VIème siècle, l’évêque Saint-Salvi s’illustre
en tant que «défenseur de la cité » et par son aura
spirituelle. La collégiale et le cloître qui portent son nom,
attestent de la vénération que lui témoignent les Albigeois.
Vers 1040, la cité d’Albi connaît une nouvelle expansion
avec la construction du Pont-Vieux.
Un nouveau faubourg voit le jour sur la rive droite du Tarn appelé
le « bout du pont », ainsi que différents faubourgs tels
que ceux de Saint-Salvi, de la Rivière.
De nouveaux quartiers se créent : celui du Vigan, de Verdusse et du
Castelnau, témoins d’un fort accroissement urbain.
La ville s’enrichit alors grâce au commerce et aux échanges
mais aussi grâce au péage du Pont-Vieux.
Saint Antonin Noble Val
Situé
au confluent de deux rivières, l’Aveyron et la Bonnette, le lieu
s’est appelé Condat (confluent) dès l’époque
Celtique, puis Nobilis Valis (Noble Val) à l’époque Romaine.
Antonin est venu évangéliser les Ruthènes au début
de l’ère chrétienne. Martyrisé à Pamiers,
sa dépouille est revenue à Condat dans une barque tirée
par deux aigles. À cet endroit, au VIIIème siècle, s’est
construit l’Abbaye de Saint-Antonin. La ville s’est développée
plus tard autour de cette abbaye et a pris le même nom.
VIIIème au XIIème siècle.
La ville est sous l’autorité d’un Vicomte. L’artisanat
et le commerce sont prospères (vin, safran, prunes séchées,
boucheries, tanneries, tissage des draps de laine…). Une classe de commerçants
et de bourgeois se développe. Témoins les grandes maisons de
pierre aux fenêtres géminées et la Maison Romane. Maison
Vicomtale (1125), un des plus anciens et plus beaux spécimens de l’architecture
Romane civile de France. Des remparts protègent la ville.
C’est au XIIème siècle que les Vicomtes commencent à
perdre de leur pouvoir et concèdent à la ville une charte des
libertés droits et coutumes (1140-1144). C’est l’une des
premières chartes accordées en France par le régime féodal.
XIIIème au XIVème siècle.
Les échanges commerciaux véhiculent des idées nouvelles.
C’est ainsi que nous vient de l’Europe de l’Est la doctrine
Cathare qui s’implante rapidement dans le Sud-Ouest. Combattue par le
Pape et par le Roi de France – Croisade contre les Albigeois –
les Croisés, conduits par Simon de Montfort, assiègent Saint-Antonin
en 1212. La ville et l’Abbaye sont en partie détruits. Simon
de Montfort devient maître de la ville mais est tué en 1218 au
siège de Toulouse. Son fils Amaury et son frère Guy de Montfort
héritent de Saint-Antonin qu’ils cèdent plus tard, en
1226, au Roi de France Louis VIII. Celui-ci accepte, et l’année
suivante, Louis IX (Saint Louis) confirme sa protection à Saint-Antonin
qui devient Ville Royale et atteint son apogée. Le commerce est florissant
avec l’Allemagne, l’Italie, l’Angleterre et la Hollande…
Les Vicomtes, ruinés, abandonnent le pouvoir dès le début
du XIIIème siècle. Ils sont remplacés par des Consuls
élus pour un an et choisis parmi les familles importantes. Mais dès
le XIVème siècle commence la Guerre de Cent ans. À la
limite des possessions Anglaises, Saint-Antonin souffre beaucoup. Occupée
par les Anglais à plusieurs reprises (1344, puis 1351) elle est reprise
par le Roi de France après un siège de deux ans (1352-1354)
puis redevient anglaise de 1360 (traité de Brétigny) à
1369.
La guerre, les ravages des grandes compagnies, la peste, provoquent une grande
misère. L’activité ne reprend qu’à la fin
du XIVème siècle.
XVème et XVIème siècles
Commence une nouvelle période de prospérité. Témoins
les belles maisons de pierre à fenêtres à meneaux des
quartiers commerçants, mais aussi les constructions plus modestes en
torchis et pans de bois des quartiers ouvriers. À l’intérieur
de ses remparts, la ville a compté jusqu’à 6.000 habitants.
Mais voici les guerres de religions. Saint-Antonin adopte le religion réformée
et en 1562, après une lutte acharnée, les « papistes »
sont chassés de Saint-Antonin qui se déclare « République
Protestante ». Les batailles sont rudes, l’abbaye et les
églises sont détruites. La ville renforce ses remparts.
En 1622 Louis XIII fait le siège de Saint-Antonin, investit la ville
et fait raser les remparts. Les catholiques reviennent et les deux communautés
cohabitent tant bien que mal jusqu’à la Révocation de
l’Édit de Nantes (1685) où les dragonnades et l’inquisition
obligent les protestants à abjurer ou à fuir. La période
« héroïque » de Saint-Antonin est terminée.
La ville est reprise en main par le Roi de France : c’est la fin
des privilèges accordés et confirmés depuis le XIIIème
siècle et la décadence progressive de la vie économique
et politique.
Au XVIIIème et XIXème siècles de beaux bâtiments
religieux (couvent des Génovéfains) et civils (maisons bourgeoises)
ne suffisent pas à masquer le déclin de la cité.
Fin du XIXème siècle, l’ouverture d’une ligne ferroviaire
(1856) et au XXème siècle l’installation d’une station
thermale (1924) ont fait croire à un regain d’activité.
Mais l’inondation de 1930 a détruit les installations. La desserte
ferroviaire a été supprimée en 1956.
Saint-Antonin est aujourd’hui une station verte de vacances où
il fait bon se promener dans les rues étroites aux noms évocateurs
où à chaque pas vous découvrez un témoin de douze
siècles d’histoire.
« Mais nous sommes dans un musée ! ».
Ainsi s’exclamait Viollet-le-Duc lorsqu’il découvrit
la « petite ville de Saint-Antonin » un jour de septembre
1842.